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La revue de l'AFL

Les Actes de Lecture   n°5  mars 1984

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Intervention de M. LUC

Chef de la Mission de l'Action Culturelle au Ministère de l'Éducation Nationale


Il existe, au Ministère de l'Éducation Nationale, (mais je crois que ce n'est pas suffisamment connu des participants, si j'en juge par ce qui a été dit ce matin), une cellule d'action culturelle en milieu scolaire dont l'objectif est de traiter globalement les problèmes d'éducation, de jeunesse et de culture, et qui dispose d'un certain nombre de moyens.

Cette politique est évidemment l'un des domaines dans lequel la relation entre le Ministère de la Culture et celui de l'Éducation Nationale, est le plus développé. C'est pourquoi je pense qu'on peut vous apporter un certain nombre de solutions.

En ce qui concerne les problèmes de formation que vous avez évoqués. L'an passé, nous avons organisé une trentaine de stages sur la lecture. Dans un certain nombre de cas, il s'est agi de stages mixtes, entre des membres de l'Éducation Nationale et des professionnels du réseau culturel, bibliothèques ou organismes d'action culturelle. Des mouvements pédagogiques tels que le GFEN, les Francs et Franches Camarades, l'ICEM ou la Ligue de l'Enseignement, ont animé avec nous ces stages.

Pour l'avenir, puisque c'est une des questions que vous avez posées ce matin, dans le cadre des avancées qui semblent aujourd'hui possibles, et dont vous parlera Monsieur FAVRET, il est évident que nous pouvons dynamiser ce mouvement. Dès l'année prochaine, vous pourrez plus largement bénéficier de possibilités de ce genre. Les mouvements pédagogiques ou l'AFL pourront participer davantage à l'organisation et à l'animation de ces stages.

En ce qui concerne les projets d'action éducative des écoles. Il est vrai que dans cette phase expérimentale, nous n'avons pas retenu l'aide aux B.C.D. comme aide en équipement ou en gros matériel. La aussi, des avancées sont aujourd'hui possibles, de toute façon, le PAE école, comme nous l'appelons, est aujourd'hui un outil beaucoup utilisé pour ce qui touche l'animation lecture. Il devra le rester pour développer, en marge des B.C.D. ou avant les B.C.D., lorsqu'une équipe n'est pas suffisamment mûre, en apportant un certain nombre de moyens...

... En ce qui concerne l'animation. Il existe, dans chaque Académie, des commissions académiques culturelles, qui, dans beaucoup d'académies, ont des sous-commissions lecture-écriture, qui traitent de problèmes plus larges que celui des B.C.D., mais qui peuvent également être ces lieux de rencontres entre les membres de l'Education Nationale, des organismes culturels, les élus locaux.

Je voudrais dire que si les moyens ne sont pas aussi nombreux dans ce domaine que dans celui de l'animation théâtrale par exemple, c'est tout simplement que la pression ou la demande en a été moins forte. Et il ne tient qu'à vous, aujourd'hui, de faire pression sur les cellules rectorales d'action culturelle, ou sur les commissions que j'évoquais, pour que le problème qui vous est cher soit prioritaire et puisse prendre une place accrue.

Ce que j'ajouterai en conclusion, c'est que j'ai eu l'impression, ce matin, que nous étions dans un débat un peu traditionnel dans l'Education Nationale. Nous parlions de problèmes qui existent, qui pourraient certes recevoir des solutions si l'on pouvait faire de la formation, si l'on pouvait obtenir des moyens, etc. Nous n'étions peut-être pas suffisamment conscients, vous n'êtes peut-être pas suffisamment conscients et informés des moyens qui existent dès maintenant.

Nous avons évoqué la formation. Jean FOUCAMBERT a adressé une mise en garde sur ce que pourrait devenir une politique que privilégierait les B.C.D., et qui ne s'intéresserait pas au changement de comportements qu'elle implique. Je crois que la réponse n'est peut-être pas dans une politique de formation, ni dans une attente constante à l'égard de l'État, et à l'égard de certaines institutions. Elle est, vous le savez mieux que moi, dans le changement que peuvent, ou que sont décidés à provoquer, dès maintenant, ceux qui sont sur le terrain. Vous en êtes les principaux acteurs, et les principaux moteurs. Je sais que vous rencontrez une difficulté, vous l'avez dit très nettement ce matin, qui est d'arriver à convaincre tous vos collègues, tous ceux qui vous entourent. Ce que je peux vous dire, c'est qu'auprès des gens qui, à l'Éducation Nationale, s'occupent d'action culturelle en milieu scolaire, vous trouverez une attente, une écoute, une demande plus importante dans le cadre des mesures qui sont actuellement en préparation. Nous leur demanderons, dès l'année prochaine, de bien vouloir donner une priorité à ces problèmes de lecture.

Ne pas lire, c'est déjà une contestation. On a nécessairement pris des indices pour refuser tel écrit. C'est ce refus qu'il faut exprimer.