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La revue de l'AFL

Les Actes de Lecture   n°5  mars 1984

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Intervention de Francine BEST

Directrice de l’INRP


On nous reproche souvent, en tant qu'Institut de Recherche Pédagogique National, de toujours chercher, et de ne jamais trouver. Or, je pense qu'il faut que les élus des collectivités locales, les enseignants, les instituteurs, les institutrices qui sont au travail, sachent le peu de choses que nous savons, mais qui sont des certitudes, certitudes déjà explorées. Dire qu'il y a baisse de niveau de la lecture et des connaissances à l'école élémentaire, comme à d'autres niveaux, est faux. C'est un préjugé tenace, et qu'il faut dénoncer.

Nous le savons, mais je ne veux pas vous livrer toutes les études et recherches qui ont été faites à ce propos en un jour, et en quelques minutes.

Deuxième chose que nous savons. C'est vrai que le cours préparatoire est très important. Mais les enjeux commencent beaucoup plus tôt, dès la maternelle et continuent tout au long de l'école élémentaire. Il y a une période clé, sur laquelle il faut que tous ensemble nous travaillions très fortement au niveau de l'organisation pédagogique, comme au niveau d'une politique de la lecture, pour éviter le redoublement, c'est la période 5/8 ans...

Troisième chose que nous savons, c'est que la notion d'ouverture repose sur des éléments précis dans le vocabulaire de la recherche pédagogique et des innovateurs et des animateurs. Ouverture de l'école, cela veut dire rompre, à l'intérieur de l'école, avec la fermeture de chaque classe sur elle-même. Pour cela, Jean FOUCAMBERT l'a dit et répété, mais vous le saviez déjà, la B.C.D. semble être un levier extraordinaire. Il faut que ce soit une bibliothèque d'école qui rompt avec ce cloisonnement par classe, par année, par maître. Il y va vraiment de l'essor pédagogique, mais surtout de l'avenir des enfants qui se trouvent à l'école élémentaire.

Deuxième notion qui sous-tend le mot d'ouverture: la relation avec les institutions culturelles extérieures, municipales et nationales.

Enfin, troisième élément: l'ouverture aux parents, aux autres acteurs de l'éducation des enfants pour arriver à une éducation globale et harmonieuse.

Je voulais rappeler toutes ces choses, parce qu'elles ont été étayées par des expériences, des expérimentations, des recherches, des innovations, tout au long de ces quinze dernières années. Je trouve que nous ne nous ne le disons pas assez.

Tous les leviers, nous les connaissons maintenant. Il faut les mettre en chantier, les mettre en action. Et, à ce propos, je voudrais rendre hommage, au petit groupe initial de l'A.F.L., à Jean FOUCAMBERT et à ses amis, qui sont chercheurs à l'INRP, qui ont connu des périodes très difficiles dans cette institution officielle, difficultés qu'ils rencontrent beaucoup moins, je l'espère maintenant. Mais, je voudrais surtout, ils me le permettront je le sais, rendre hommage à toutes ces écoles qui viennent d'être citées, et à toutes les autres écoles que l'on nomme écoles ouvertes, écoles expérimentales, et à tous ceux et toutes celles qui, en équipe déjà, ont fait avancer l'école élémentaire dans les pires conditions.

Alors, à tous, car je sais qu'en grande partie, vous êtes là, je voudrais vous dire un grand merci au nom de la recherche pédagogique.