METTRE EN COMMUN RÉFLEXIONS ET ACTIONS RÉVOLUTIONNAIRES
Appel pour les Journées d’études de l’AFL les 28 et 29 octobre 2012
Que faudra-t-il encore attendre avant de s’autoriser à explorer collectivement, dans l’école et dans son environnement, la question d’une révolution éducative ayant parti lié avec la transformation – incontournable –
des actuels rapports économiques et sociaux ?
Dire qu’une société met nécessairement en place l’École dont elle a besoin afin de se perpétuer est une évidence qui ne devrait pas dispenser de préciser ce qu’on entend par société ! S’agit-il de l’ensemble mythique des citoyens qui participent à la vie économique, politique, culturelle d’un pays et dont il semble évident qu’ils adhèrent à des valeurs et des modes de fonctionnement communs dont l’État est l’équitable garant ? S’agit-il de ce qui, dans tous les domaines (économique, social, culturel, politique, etc.) fait la réalité quotidienne de l’affrontement entre classes sociales dont, contre toute évidence, celle qui domine ne cesse de persuader les autres que, loin d’être encore en lutte, elles collaborent, chacune à leur manière, à l’édification du bien commun ?
Cette chose n’a-t-elle pas été révélée par Ferdinand Buisson dès la fin du 19ème siècle :
« L’école fera la lumière : dès que la lumière aura lui, les fantômes disparaîtront, nous apercevrons qu’il n’y a en France que des Français — aujourd’hui tous égaux, et demain, quoi qu’on fasse, tous frères ! » ? Magnifique synthèse reprise par Jules Ferry : « C’est l’absence d’éducation chez le prolétaire qui crée le sentiment et la réalité de l’inégalité ». Il est donc faux de soutenir qu’il y a plusieurs peuples dans le peuple ; et c’est à l’éducation qu’il revient d’éradiquer ce fallacieux soupçon d’antagonisme entre classes sociales. Dorénavant, il serait plus exact de dire qu’une société mandate sa classe dominante pour mettre en place l’École afin de se perpétuer comme… société sans classes !
Plus exact et plus évident… S’il en était encore besoin, on s’en convaincrait à la lecture comparée des programmes « scolaires » exposés pour les campagnes électorales du premier semestre 2012. Les différents partis n’expriment en effet guère de désaccords quant aux objectifs, méthodes, programmes, structures du système scolaire. Simplement des nuances. Ce qui distingue alors les courants progressistes, c’est leur volonté d’accorder, en matière scolaire, davantage de moyens afin de faire encore mieux… la même chose. Les conservateurs estiment, quant à eux, qu’après 120 ans d’école, l’objectif est atteint et qu’on peut désormais faire confiance aux habitus individuels pour la perpétuation des « équilibres » sociaux.
Aussi, ne trouvera-t-on guère de traces aujourd’hui d’échanges fructueux afin d’inventer les objectifs, méthodes, programmes, structures d’un système scolaire qui affirme, face à la pensée unique, le mûrissement d’une politique éducative de Gauche, inscrite dans l’histoire des luttes de classes ; politique pourtant ébauchée par une école du peuple (et non pour le peuple !) dans laquelle Jules Ferry voyait avec effroi la mise en œuvre « d’un idéal socialiste ou communiste emprunté [...] à cette époque violente et sinistre comprise entre le 18 mars et le 24 mai 1871 ». Nombreuses, au contraire, sont les propositions venues de forces traditionnellement (!) progressistes, qu’il s’agisse de syndicats, de partis, d’associations de parents, de mouvements d’éducation, etc., afin d’apporter aux élèves des milieux « défavorisés » un soutien pédagogique pour qu’ils ne décrochent pas, voire même qu’ils intègrent les lieux d’excellence et les filières de l’élite en en adoptant les valeurs et les manières d’être… Comme s’il s’agissait encore de rapiécer l’école en cherchant une illusoire égalité entre individus afin d’échapper aux échelons subalternes d’un système social de plus en plus inégalitaire ! Et non de travailler ensemble à en changer le paradigme…
Malgré tout, nombreux restent ceux qui, bien que dispersés, s’efforcent encore de lutter d’abord contre l’échec scolaire, non en « adaptant » les élèves à un fonctionnement inchangé de l’école mais en les impliquant directement dans la transformation de l’appareil scolaire, partie prenante des rapports sociaux qui le font être ce qu’il est. N’est-il pas temps, pour les adultes comme pour les enfants, d’inventer au présent une école de la promotion collective, active et ouverte dans son environnement, contre l’école d’un passé crispé sur la réussite de l’individu comme seul (et vain) espoir de «s’en sortir» un peu moins mal que ses semblables dressés, contre leur volonté et leur intérêt objectif, en concurrents ?
C’est pourquoi l’AFL appelle partis, syndicats, associations, mouvements d’éducation populaire, institutions, collectivités et individus qu’une telle problématique concerne à participer aux deux journées de réflexion et d’échange qu’elle organise dans l’espoir de jeter des bases d’une mise en commun de leurs pratiques et de leurs recherches.
l’AFL
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LE SOMMAIRE du n°118 des Actes de lecture
ÉDITORIAL
Appel pour les Journées d’études de l’AFL les 28 et 29 octobre 2012
HOMMAGE à François Richaudeau
NOUS AVONS LU
Quatre conférences de Claude Simon. (Patrick Longuet) / Thierry OPILLARD
L’album, le parti pris des images.(V. Allary & N. Chabrol Gagne) / Yvanne CHENOUF
LECTURE
Lire écrire au collège. Jean-Yves SÉRADIN
(La lecture et l’écriture au collège dans les Instructions officielles depuis 1981)
Du plaisir de lire. Michel PIRIOU, Jean-François FÜEG (Échanges lors d’une foire aux livres…)
DOSSIER : langages
(Diversité des langages et propositions pour leurs apprentissages)
Introduction.
Polyphonies (La voix des langues. M. Frumholz - Ward. F.Werst)
(La langue, les heurts et malheurs de ses commerces avec les autres langues)
Langue sans frontière. Yvanne CHENOUF.
(Créations et visions de la langue chez Claude Ponti)
Sous le vernis des expositions. Yvanne CHENOUF, Nadine LE CLÈRE
DORIGNÉ, Annie VUILLERMET.
(L’apprentissage de la lecture d’une exposition)
Quelques réflexions sur le langage mathématique. David NÉRINI.
(Autre langage, autres fonctions)
Hors champ. Photographies Regards attentifs et éclairés. Christiane BERRUTO
Stéphane OUALID, Mireille TEPPA
(La photographie : langage particulier pour un projet d’action)
Lire par la bande. Yvanne CHENOUF
(La Bande Dessinée. Son histoire, sa lecture par de jeunes lecteurs)
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LIRE ou RELIRE
Loi du 28 mars 1882, article 4: « L’instruction primaire est obligatoire pour les enfants des deux sexes, âgés de 6 ans révolus à 13 ans révolus ». L’école de Jules Ferry est née.
Que représente-t-elle ?
La concrétisation par un peuple unanime de ses idéaux de générosité, d’égalité, de progrès moral et de justice, poursuivant ainsi l’œuvre de La Révolution française ?
L’initiative d’une bourgeoisie éliminant les concurrences éducatives sur sa droite et sur sa gauche afin de mieux domestiquer, dans une école « pour » le peuple, une main-d’œuvre nécessaire à l’essor du capitalisme industriel, fermant ainsi définitivement l’ère des révolutions ?
Auquel de ces deux objectifs fait-on référence lorsqu’on proclame que l’école a échoué ? Question tenue volontairement obscure, paradoxalement pour mieux dissimuler sa réussite et convaincre les opprimés de l’urgence de la défendre en revendiquant pour leurs enfants les fonctionnements pédagogiques qu’ils ont eux-mêmes subis.
Jean Foucambert, longtemps chargé à l’Institut National de la Recherche Pédagogique des expérimentations sur l’organisation générale de l’école, s’efforce de montrer que c’est par le geste pédagogique quotidien et le fonctionnement le plus banal de l’école que se réalise l’intention politique d’un projet éducatif. Et ce d’autant plus que le débat pédagogique est absent.
Changer l’école aujourd’hui, c’est mettre en relation une autre ambition pour l’humanité avec des modalités pédagogiques nouvelles. Encore faut-il savoir de quelle histoire et de quelles luttes sociales proviennent les pratiques d’aujourd’hui...
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Extrait de la lettre mensuelle de N'autre école : "Candidat, François Hollande avait axé sa campagne sur les questions d'éducation.
Président, il place sa cérémonie d'investiture sous la figure et l'héritage de Jules Ferry avec un hommage à la statue du ministre aux Tuileries.
Ce choix convenu est aussi celui d'un triste symbole."
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Décés de Maurice Sendak le 8 mai 2012

31 - TOULOUSE
Les prochaines journées de Spirale se dérouleront les 27 et 28 septembre 2012 au théâtre national de Toulouse.
Patrick Ben Soussan, Marie-Françoise Sacrispeyre et les équipes de Spirale et d’érès seront heureux de vous accueillir et de réfléchir avec vous sur le thème "Punir bébé". Vous trouverez le dépliant définitif présentant le programme détaillé ici.
32 - SALON du LIVRE de LECTOURE
- 2 juin 2012, de 10h à 19h. Halle polyvalente
"La Ville de Lectoure propose pour la 4ème année consécutive un Salon du Livre consacré à la Littérature Jeunesse.
En 2012, le Salon met en lumière la nature dans le cadre des « Journées Nature », les arts plastiques avec comme invités, des auteurs, illustrateurs et un plasticien.
Ce Salon du Livre, c’est aussi :
- un organisateur - coordonnateur du projet :
La Bibliothèque Médiathèque municipale et ses bénévoles
- un auteur, parrain de la manifestation : Thierry Dedieu avec son exposition d’originaux des livres « Comme une soudaine envie de voler » et « Comme un poisson dans l’eau»
Des enjeux :
- découvrir et défendre la création littéraire jeunesse
- comprendre le processus de création d’un livre
- aborder la double lecture de l’image et du texte
- relier le livre à d’autres moyens d’expression : les Arts Plastiques
- permettre les échanges sur un territoire et croiser les publics
Cette journée permet à l’enfant d’aborder l’album et le roman autrement."
Plaquette du salon du livre
Site du salon : http://www.lectoure.fr/node/89

Les précédentes lettres
d'informations
Page des lettres d'informations
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49 - ABBAYE de FONTEVRAUD
Claude Ponti, Armelle Benoît et François Bon vous ouvrent les portes de leur atelier, Maisons à cuire. Durant cinq mois, les trois artistes retrouvent les enfants du foyer des Tourelles (Saumur) à l'Abbaye de Fontevraud pour imaginer ensemble, des habitats en terre. Le projet collectif : la création d'un village en terre cuite dans les jardins de l'Abbaye (inauguration le 23 juin 2012)...La suite ici
75 - PARIS - salon de la pédagogie Freinet
- 23 mai 2012 de 9h à 18h - 14, rue Jean-Pierre Timbaud - Paris 11e
Le Salon de la pédagogie Freinet. Thème de cette année : faire entrer la culture à l'école ou faire de l'école un lieu de culture ?
Pour tout savoir, cliquez ici : blog muz
81 - ALBI - Rencontres Nationales THÉÂ organisé par la Fédération Nationale OCCE
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6 au 8 juin 2012 - Scène Nationale d’Albi et à la Maison de la Musique de Cap’découverte (Tarn).
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THÉÂ favorise chaque année la rencontre entre des enfants de classes primaires ou collèges et les écritures théâtrales contemporaines.
En 2012, 385 classes de 47 départements, accompagnées par des comédiens & chorégraphes, lisent, explorent, mettent en voix et en jeu les textes de Stéphane JAUBERTIE, auteur associé, ainsi que de Suzanne LEBEAU, Nathalie PAPIN, Catherine ZAMBON, Jean CAGNARD, Philippe DORIN, Jean-Claude GRUMBERG, Joël JOUANNEAU ou Fabrice MELQUIOT.
Le Forum du 6 juin « Du fragment à l’œuvre ! » réunira Marie BERNANOCE, maître de conférences à l’Université de Grenoble, Stéphane BOURNAC, metteur en scène associé à la scène nationale d’Albi, Stéphane JAUBERTIE, auteur, Jean-Claude LALLIAS, conseiller Théâtre au SCEREN, Thierry MORLET, directeur de l’ADDA du Tarn, Pascal PAPINI, metteur en scène, professeur des classes d’Art dramatique au Conservatoire de Toulouse.
Des informations complémentaires sont disponibles sur www.occe.coop/thea"
GALERIE de PORTRAITS
"Cet espace aborde un thème largement répandu, universel : l'autoportrait et le portrait. Des centaines d'enfants nous livrent ici leur regard sur eux-mêmes et sur leur entourage (amis, famille). À travers leurs dessins, leurs peintures, parfois leurs photos, leurs textes, ce sont autant de sensibilités et de cultures qui nous sont données à voir. Pas étonnant que ce sujet qui fait appel à la diversité des représentations culturelles et singulières , inspire autant les porteurs de projets - enseignants, artistes, éducateurs - qui nous montrent ici qu'il n'y a pas qu'une manière d'aborder le portrait. Aux productions issues de démarches collectives et encadrées, répondent des initiatives personnelles d'enfants qui nous ont confié leurs œuvres réalisées bien souvent avec du matériel de fortune. Un sujet qui présente également un intérêt majeur : celui d'être pratiqué partout, par des enfants de tous âges..."
La suite ici
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