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Logiciels & multimedias : Genèse du texte / analyse du texte
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Genèse du texte : analyse de l'acte d'écriture (1993).

Enregistrement et reconstitution des procédés d'écriture permettant un retour réflexif sur le processus de création.
Ecrire, c'est parfois transposer en signes graphiques un discours qui pourrait être dit. C'est le cas par exemple, du mot laissé sur une table "j'ai oublié le pain, je reviens tout de suite". Pour écrire cela, il suffit de savoir utiliser un stylo et de connaître la graphie des mots que l'on aurait dits : c'est le savoir-faire purement technique de l'écriture qui est à l'œuvre.
Ecrire, ce n'est pas tout avoir dans la tête et remplir ensuite une feuille de papier. Ecrire, c'est aussi utiliser le papier comme béquille de sa mémoire. C'est le cas d'une liste de courses ou du remplissage d'un agenda. Pour les utiliser, il faut avoir compris que l'écrit a des usages spécifiques.
Ecrire, c'est encore s'adresser par écrit à quelqu'un que l'on connaît. Pour préférer le courrier au téléphone, il faut savoir que les choses ne se disent pas tout à fait de la même façon à l'écrit qu'à l'oral. Même si, pour le percepteur, on ne fait pas de littérature.
Ecrire, c'est enfin produire un texte que chacun pourra lire. Dans ce cas, l'écrit est utilisé pour son caractère globalisant, théorisant : il se réfère à une réalité précise dont il tire les caractères généraux, dans lesquels tout lecteur reconnaîtra sa propre expérience. On peut écrire un roman. On peut écrire une rédaction. On peut écrire un tract, une lettre ou un article de journal. Les compétences mises en œuvre dans chaque écriture sont différentes et semblables à la fois : différentes parce que chaque type d'écrit est spécifique et produit dans une situation unique ; semblable parce que c'est la maîtrise globale de l'écriture qui se concrétise dans chaque réalisation. En parlant, on se lance parfois dans une tirade dont on ne connaît pas la fin : l'on sait ce qu'on veut dire, on ne sait pas comment le dire, et il est fréquent qu'une idée principale fasse place dans le discours à d'autres qui surgissent dans le flot de paroles et prennent finalement une importance insoupçonnée.
En écrivant, c'est la même chose : celui qui prend la plume sait bien de quoi son texte traitera ; il ne connaît pour autant ni la forme que prendra son écrit, ni les thèmes qu'il abordera successivement, ni les figures qu'il utilisera pour convaincre, séduire, faire réfléchir. Si le contenu du texte est globalement connu avant l'écriture, c'est elle qui lui donne corps et par là-même le transforme. Celui qui écrit est toujours lecteur de sa production ; c'est la lecture de ce qu'il vient d'écrire qui détermine pour partie la suite du texte. L'écriture s'appuie sur les modifications de ce qui a déjà été écrit. On apprend en faisant mais aussi en regardant faire ; Rien ne vaut l'observation et le commentaire pour progresser. Comme la vidéo permet aux sportifs de se regarder courir et sauter pour savoir quel mouvement ils doivent travailler, Genèse du texte donne à chacun le moyen de se regarder écrire. En rendant observable l'écriture en train de s'accomplir, Genèse du texte fournit une solide base de réflexion sur les pratiques d'écriture, lieu d'apprentissage sur que viendra étayer l'enseignement.

FONCTIONNEMENT DU LOGICIEL
Un traitement de texte.
Genèse du texte est un traitement de texte classique, comportant les fonctions de base : sauvegarde, impression, importation/exportation en ASCII, manipulation de blocs (copier/couper/coller), recherche/remplacement de mots. Le formatage des paragraphes et les variations typographiques de base permettent l'essentiel de la mise en page. À ces fonctions s'ajoute la mémorisation de l'écriture : il est possible à tout moment de demander de mémoriser les opérations effectuées lors de l'écriture d'un texte. Cet enregistrement tient compte du rythme et de la chronologie des opérations. Ainsi, ce n'est plus seulement un texte statique qui est conservé mais la dynamique de toutes les opérations d'écriture qui y ont conduit.

Le film de l'écriture.
Un texte a été écrit, son écriture mémorisée. Elle va maintenant se reconstituer à l'écran de l'ordinateur. En haut à gauche de la fenêtre de texte, le curseur est immobile. Le chronomètre avance : 57 secondes, 58, 59, 1 minute. Après une minute 14 secondes de réflexion, Aurélie commence à écrire : "Le président est"... puis nouvelle pause. Le chrono tourne, les élèves rassemblés autour de l'écran s'interrogent sur ce qui va suivre : "un vieil homme" ? "un personnage important" ? Aurélie se décide pour "un ancien avocat". Quand elle revient en arrière et le remplace par "socialiste", c'est la tonalité du texte qui change : l'important n'est plus la description d'un homme mais son appartenance à un parti politique. La reconstitution des processus d'écriture permet de mesurer le poids de chaque mot dans un texte en construction. Les pauses sont un indicateur des hésitations de l'auteur, les modifications apportées en cours d'écriture se justifient par un souci de cohérence du texte ou la volonté de modifier son propos... le visionnement collectif de l'écriture d'un texte permet à un groupe d'observer la manière d'écrire de quelqu'un, de la commenter, d'anticiper ce qui va suivre, de se mettre à la place du scripteur pour comprendre sa démarche, y adhérer ou la contester. Nous postulons que l'observation et le commentaire de leurs propres stratégies vont conduire les scripteurs à progresser.

L'analyse des déplacements, des pauses, des opérations.
Genèse du texte recense automatiquement les opérations effectuées pendant l'écriture, les pauses qui précèdent ces opérations et les déplacements du curseur. Il est ainsi possible de rechercher, dans leur contexte, les différents types d'opérations : ajouts, suppressions, remplacements. On peut s'intéresser aux temps de pause, marques d'une réflexion ou d'une hésitation. Les déplacements du curseur dans le texte sont des indicateurs de la manière dont le scripteur gère la globalité ou le détail. Toutes les opérations effectuées par l'auteur y figurent. Ses hésitations, ses doutes, ses certitudes aussi sont marquées par le rythme de l'écriture, une longue attente avant d'ajouter ce mot, la rapidité à supprimer celui-là. Au fil de l'écriture, c'est une suite de phrases qui devient texte, une juxtaposition d'idées qui se structure en une pensée : celle de l'auteur en train d'écrire. Quelle meilleure évaluation de l'écriture que l'observation de l'écrit en train de se produire ? Quelles interventions plus efficaces que celles qui portent sur ce processus et non plus seulement sur son résultat ? Quelle maîtrise plus grande que celle dont fait preuve un auteur en explicitant ses choix, le point de vue qu'il a adopté pour écrire, l'événement linguistique qui l'a fait émerger ?

Analyse de textes

Aide à la lecture "savante" de tout type de textes (1994) ou le premier logiciel d'analyse de texte qui lemmatise les formes écrites ; il calcule plus de deux cents variables issues des travaux de différents linguistes.

1. Les principes du logiciel :
Ce logiciel comporte un environnement de travail sur le texte et une base de données qui contient environ 40000 mots (soit 280 000 formes déclinées) ainsi que des informations sur chacune de ces entrées. Il peut analyser des textes déjà écrits dans d'autres traitements de texte sauvegardés (au format ASCII), ou des textes que l'on écrit à l'intérieur du logiciel. Chacun des textes est analysé automatiquement par le logiciel, qui associe à chaque chaîne de caractères une entrée dans la base, en levant l'ambiguïté sur les homographes. C'est le premier logiciel, disponible sur le marché pédagogique, capable de lemmatiser le code graphique. Une fois cette analyse faite, un ensemble de fonctions devient activable, chacune des fonctions équivalant au calcul d'une ou de plusieurs variables linguistiques, construites à partir de travaux de différents linguistes. Chacune des variables (200 au total) que nous allons présenter peut-être calculée sur l'ensemble du texte, par paragraphe, par phrase, par vers et strophe (s'il y a lieu), ou sur des parties définies par l'utilisateur.

2. Un travail sur le lexique :
Des informations générales sur le lexique donnent les pourcentages d'utilisation des différentes catégories grammaticales à l'intérieur du texte.

3. Un classement thématique :
Le mode de regroupement du lexique est issu du dictionnaire Analogique du Robert. Le calcul thématique s'exerce soit sur l'ensemble des mots du texte, soit sur les mots en positions de "thèmes" (de quoi parle-t-on) soit sur les mots en positions de "rhèmes" (ce qu'on en dit).

4. Un classement par champs analogiques :
Le calcul s'exerce soit sur l'ensemble des mots du texte, sur les mots en positions de "thèmes" ou sur ceux en positions de "rhèmes".

5. Un dictionnaire du texte :
Chaque mot est accompagné par des informations (ex : s'agit-il d'un nom concret, d'un nom verbal, quelle est sa fréquence dans le français...). Ce dictionnaire peut être général comme il ne peut s'exercer que sur certaines catégories grammaticales (ex : dictionnaire des noms).

6. Un travail sur l'organisation du texte :
le logiciel cherche :
* les séquences supérieures à trois mots qui sont répétées dans le texte (au genre près). Les mots sont ici considérés comme unités sémantiques.
* les séquences supérieures à quatre éléments qui sont répétées dans le texte. Les éléments sont ici considérés comme unités grammaticales, ce qui permet d'avoir accès à des répétitions de structure et non de sens comme précédemment. * un relevé des types de phrases que comporte le texte : déclarative, nominale... * un relevé des phrases n'étant pas construites selon un schéma classique : on y trouve le décompte des formes passives (complètes et implicites), des sujets inversés, des emphases et des formes impersonnelles.
* un relevé des organisateurs temporels et spatiaux.
* un relevé des temps des verbes.

7. Un travail sur l'énonciation :
le logiciel cherche :
* les marques des énonciateurs.
* les personnes verbales.
* les modalisateurs du discours (auxiliaires d'aspect, modalités d'énoncés, auxiliaire pouvoir et auxiliaires devoir falloir vouloir).
* les marques de l'argumentation (issue des travaux de O.Ducrot et de J.C.Anscombre).
* les types de verbes (au sens d'Austin).

8. Un travail sur les sonorités et sur les rythmes :
dans cette partie, le logiciel exécute une transcription phonétique du texte (transparente à l'utilisateur) et présente :
* les phonèmes les plus répétés dans le texte.
* les regroupements de phonèmes (liquides, fricatives...) les plus présents dans le texte.
* les phonèmes les plus "anormalement" représentés ou absents, calculés par rapport à une moyenne de présences des phonèmes dans le français. Une étude du nombre de syllabes par vers ou phrase, du type de rimes, des césures possibles, ainsi que la comparaison de la forme du poème avec les formes canoniques de la poésie (le logiciel reconnaît 11 formes de poèmes).

9. Un travail sur une typologie :
Le logiciel est capable de positionner tout texte sur un plan représentant les types discursifs établis par J.P.Bronckart. Pour cela, il calcule les 27 variables mis au point par ce chercheur. Tous ces résultats sont imprimables ainsi que le texte étudié, tramé par sa variable analysée. Les résultats sont visualisables dans différentes découpes.


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